28 avril 2014

4月28日 ルワンダ:和解は犯罪(歌手キジト事件) Rwanda: l'étrange affaire du chanteur Kizito risque de déstabiliser le Rwanda

Le lundi 28 avril 2014
6時、快晴、2460

親友Sは去年亡くなってしまった。しかし、Sは僕の中で、そしてSの奥さんの中でずっと生きている。彼の家族の中でも。
Sの奥さんが「日本カタンガ協会」に1500ドル寄付してくれた。ありがたい寄付である。大切に使わなければならない。フォステム校の教室の建設か、生徒の学資か、慎重に検討する。Sの奥さん、Nさんありがとうございます。

ルブンバシのスーパーの粉ミルクの価格とキプシの店Vickyの同製品の価格を比較すると100gあたりに換算して20%ほどキプシが高い。殆どの製品がキプシの方が高くなっている。理由は30kmという距離らしい。キプシの小売店はルブンバシで仕入れている。しかし、この価格差は納得できない。キプシの店がルブンバシの小売店で仕入れてくるなら当然価格上昇に繋がる。しかし、ルウンバシの問屋で仕入れてくるなら、交通費がかかったとしても20%は説明できない。ここが不思議なところだ。
僕が思うに、キプシの多くの小売店が小売店で仕入れているのではないかといことだ。問屋と小売店の差がルブンバシにあまりない。問屋と思しきところに業者ではない僕がいっても同じ値段である。
家賃はルブンバシがキプシの10倍以上する。僕が住んでいる家は敷地2000M2、建屋が120M2だ。それがここでは200ドル、ルブンバシでは2000ドル以上する。となれば本来キプシの方が物価が安くてもいいはずである。そうなってない。しかもキプシで買えないものが数え切れないほどある。
RDCコンゴの価格体系は混乱している。ルブンバシのスーパー間でも著しく価格が違うことがなる。彼らはマーケッティングをしていないのではないか。

来週ジョン・ケリー米国務長官がキンシャサにくるそうだ。何しに来るのだろう。

中央アフリカ共和国RCAの首都バンギでは回教徒がしばしば攻撃を受けている。前政権セレカに加担したという名目であるが、バンギの経済を握るイスラム教徒に対する反目であろう。普通アラブ社会で経済を担うのはユダヤ系である。サハラ以南のアフリカ黒人国ではレバノン、シリア等のイスラム系移民が経済、特に商業の中心である。
バンギからこれら回教徒を保護しRCA北部チャド国境に移動させているのがアフリカ連合派遣のアフリカ混成軍である。27日(日)1300人を乗せたトレーラー18台が北に向かって出発した。
それでもまだバンギには数千人のイスラム教徒がいる。彼らをどうするのか。これは「和解」reconciliationの問題である。
イスラム教徒とキリスト教徒がいがみ合っていたら、永遠に復讐劇は終わらない。

ルワンダのジェノサイドも同様である。19944月のジェノサイドはフツがツチを組織的に抹殺しようとした大量殺人劇に違いない。その後、ツチ政権に負われたフツはザイール(現RDCコンゴ)に逃げた。ザイール内でツチがフツを大量に抹殺した。お互いの怨恨は国境を越えて武力闘争に結びついている。
そんな復讐、怨恨をやめようじゃないかとルワンダの歌手キジト・ミイゴKizito Mihigoが歌った。キジトは13歳のときにジェノサイドに遭遇した。彼はツチ人である。九死に一生を得てベルギーに渡った。歌手として成功し2011年ルワンダに帰った。そして「和解」を希求する歌を歌ったのである。
これがルワンダ大統領カガメの逆鱗に触れた。早速逮捕されてしまった。国家反逆罪。おどろおどろしい罪名である。カガメは執拗にフツ人を許さない。それは彼の政権操作術である。そうして安定政権を力で確保しているのだ。しかし、こうしていてはルワンダというアイデンティティは生まれない。ツチ人もフツ人もルワンダ人だ。そこに「和解」がいつか求められる。
中央アフリカ共和国やルワンダもそうだが、RDCコンゴも東部戦争で求められているのは結局「和解」だ。和解がなければ、敵味方どちらかが徹底的に勝利して、一方が他方を消し去らねばならなくなる。
僕はカガメにキジトの釈放をもとめるし、カガメに「和解」の道を探るよう願うものである。
ルワンダの人気歌手キジト
本人はツチ人だが、ツチとフツの和解を求めて投獄された
キジト33歳、94年のジェノサイドでは家族が全員犠牲者になっている
それでも「和解」を歌った
 Rwanda: l'étrange affaire du chanteur Kizito risque de déstabiliser le Rwanda
Le chanteur, rescapé du génocide, prône la réconciliation. Et pourtant, le pouvoir de Kigali l'accuse de haute trahison. Tentative d'éclairages.
Kizito Mihigo, un chanteur populaire au Rwanda est au centre d’une affaire bien troublante. Le 15 avril, il est arrêté, en compagnie de trois autres personnes, dont un journaliste. Le site News of Rwanda rapporte que le chanteur est accusé de terrorisme, d’atteinte à la sûreté de l’Etat et de trahison. Le site d’informations avait ajouté que le chanteur «fait l’objet d’une enquête pour avoir préparé des attaques à la grenade contre le gouvernement».

L’annonce de l’arrestation de cet artiste et, surtout, des accusations portées contre lui, suscitent l’émoi et le doute au sein de la population. Kizito Mihigo est un artiste apprécié dans le pays. Comme le rappelle le quotidien belge Le Soir, «depuis son retour au Rwanda en 2011, il était devenu une véritable vedette, non seulement à cause de la popularité de ses chansons, mais aussi à cause de la fondation qu’il avait créée, vouée à la paix et à la réconciliation».

L’artiste est un orphelin qui a perdu sa famille dans le génocide des Tutsi au Rwanda, en 1994. Rescapé, il a suivi des études de musique à Bruxelles, financées, selon des indiscrétions du Soir, par le président Paul Kagamé qui accuse aujourd’hui le chanteur de gospel de terrorisme et surtout de vouloir le tuer.

Ces accusations surprennent, d’autant plus qu’elles sont en totale contradiction avec l’engagement humaniste de Kizito Mihigo et l’œuvre de réconciliation à laquelle il s’emploie à travers sa fondation pour la paix et ses chansons.

Pourtant, l’affaire est en train de prendre une autre tournure. Vendredi dernier, lors d’une audience de son procès, le chanteur confirme des aveux qu’il avait déjà longuement fait devant la presse.

«J’accepte les accusations. Mais que les choses soient claires, j’ai fait ces crimes lors de conversations. Je n’ai ni acheté de grenades, ni donné de l’argent», a-t-il indiqué dans des propos rapportés par RFI.

Plusieurs observateurs voient ces aveux comme une manœuvre du pouvoir en place. Le blog The Green Frog croit par exemple savoir que les accusations portées à l’encontre de Kizito Mihigo ne tiennent pas la route.

«Comment est-il possible pour un chanteur d’attaquer un gouvernement, et surtout d’assassiner un président qui possède le système de sécurité le plus efficace du continent?», s’interroge The Green Frog.

De la même façon, les aveux du chanteur confortent la thèse d’une affaire montée de toute pièce, ajoute, pour sa part Umuhuza. Ce blog consacré à la réconciliation du Rwanda affirme que l’affaire est louche. Il s’agit d’une «tentative maladroite du clan Kagamé pour distraire l’opinion rwandaise et internationale sur les déchirements au sein même de l’ethnie tutsi qui domine le pouvoir depuis 1994», peut-on lire sur le blog.

Pour Umuhuza, quatre éléments incitent à prendre à être prudent: l’étrange «disparition» du chanteur peu avant l’annonce de son arrestation, les aveux devant la presse avec large diffusion dans les médias officiels et sur les réseaux sociaux, un tribunal «non compétent» et un «avocat qui se désiste quelques heures avant l’audience».

Colette Braeckman, éditorialiste au Soir et spécialiste de la région des Grands Lacs, estime que cette affaire est, peut-être, le prélude de nouveaux déchirements au Rwanda, nés des jalousies et de rancœurs pas encore apaisées entre Tutsi eux-mêmes.

Sur ce point, Umuhuza explique:

«Le jeune tutsi Kizito Mihigo qui avait tout juste 13 ans en 1994 et qui est réellement un rescapé du génocide  contrairement aux autres jeunes tutsi de sa génération qui sont rentrés au Rwanda après la conquête du pays en 1994, ne doit pas faire la même lecture de l’histoire que ces autres frères tutsi.  Mais lorsqu’il le dit publiquement et que de par sa notoriété, il ose l’exprimer en chanson, il a alors franchi la ligne rouge et est devenu paria dans la “fratrie”.»

La désormais «affaire Kizito» semble donc une affaire interne au clan Kagamé, mais qui risque de déstabiliser à nouveau le pays et la région.


Slate Afrique

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